Lutte contre la poliomyélite : l’engagement discret d’un père et volontaire à Niamey
Dans le quartier Des Ebon à Niamey, Hamadou Harouna – père de six enfants et volontaire depuis plus de vingt ans – est devenu une voix de confiance en faveur de la vaccination. Grâce à son témoignage personnel et à sa mobilisation communautaire constante, il contribue à renforcer la confiance dans le vaccin contre la poliomyélite. Son histoire illustre le rôle essentiel du leadership local dans l’éradication durable de la polio au Niger.
Le Niger a franchi d’importants jalons dans sa lutte contre la poliomyélite, aucune circulation de poliovirus sauvage n’ayant été signalée depuis 2012. Cependant, des cas de poliovirus dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc) continuent d’apparaître, en particulier dans les zones difficiles d’accès, auprès de populations déplacées ou transhumantes, et dans des contextes de méfiance envers les institutions de santé. À Niamey, ces défis sont particulièrement aigus dans des quartiers urbains densément peuplés comme Des Ebon.
Pour y répondre, le pays mise sur des stratégies de changement social et comportemental (CSC) en mobilisant des leaders communautaires respectés pour relayer des messages adaptés. En mai 2025, plus de 24 000 agents ont été déployés à travers le pays, permettant de vacciner 3,9 millions d’enfants. Ce sont toutefois des volontaires comme M. Harouna qui incarnent ces efforts au quotidien, sur le terrain.

Photo : M. Harouna pendant une session de mobilisation communautaire dans le quartier Des Ebon à Niamey. Sa présence discrète et son témoignage personnel ont permis à de nombreuses familles de dépasser leurs doutes. ©UNICEF Niger/ Niamey Mai 2025/ Fatouma ALI
À Niamey, dans le quartier Des Ebon de la commune 2, un homme incarne l’engagement communautaire pour la vaccination : Hamadou Harouna, 55 ans. Père de six enfants – une fille et cinq garçons – il œuvre depuis plus de vingt ans comme collecteur volontaire au sein du Centre de Santé Intégré (CSI) du quartier. Une fonction qu’il assume dans le cadre du comité de gestion communautaire, sans rémunération, mais avec un profond sens du devoir envers les siens.
« La vaccination contre la polio est indispensable pour protéger les enfants et les communautés », affirme-t-il avec conviction. « Ce virus peut entraîner une paralysie irréversible, voire la mort. En immunisant les enfants, on évite sa propagation. Une couverture vaccinale élevée est donc essentielle pour éradiquer la polio. »
Ces mots, prononcés avec gravité, sonnent comme un appel à la responsabilité collective.
M. Harouna défend la vaccination non seulement comme volontaire, mais aussi comme père : « Je suis très soulagé d’avoir fait vacciner intégralement mes six enfants, dont le plus jeune a 6 ans », confie-t-il avec émotion. Ce témoignage sincère a un fort impact lors des campagnes de sensibilisation. En tant que membre du comité de veille, il participe activement aux sessions de résolution de refus et d’hésitation vaccinale. Son vécu inspire la confiance auprès des parents, qui voient en lui un repère rassurant.